Jean-Marie Delaperche, un artiste face aux tourments de l'Histoire
Exposition au Musée des beaux-Arts d'Orléans
1er février - 30 octobre 2020
Deux documents des collections de la BULAC sont présentés pour cette première exposition consacrée à l’artiste : Collection complète des poèmes, Dmitry Venevinitov, manuscrit, 1960 ; Journal du maréchal de Castellane : 1804-1862, Tome premier, 1804-1823.

Dmitry, Alekseï et Sofia Venevitinov au clavecin, dessin de Jean-Marie Delaperche. Д.В. Веневитинов, Полное собрание сочинений | D.V. Venevitinov, Polnoe sobranie sočinenij. Moskva, Leningrad, Academia, 1934. Collections de la BULAC, BIULO AM.V.175.
L'exposition
C’est une fantastique découverte que nous livre le Musée des beaux-arts en ce début d’année 2020 : la révélation de l’existence et du talent extraordinaire de Jean-Marie Delaperche, un artiste majeur que personne ou presque ne connaissait jusqu’ici. C’est un hasard du destin qui a mis sur la route d’Olivia Voisin, directrice des musées orléanais – et enquêtrice hors pair – 91 dessins surgis subitement sur le marché de l’art en 2017, dont quatre portaient la signature de Jean-Marie Delaperche, peintre obscur né à Orléans en 1771.
Le mystère Delaperche Après de longues investigations, l’histoire de Delaperche est reconstituée peu à peu. Celle d’un artiste énigmatique qui décida de construire sa carrière dans l’ombre, loin des salons officiels, et de « cacher » ses dessins, miroirs de son âme et de son temps, d’une grande puissance dramaturgique. Refusant de signer ses œuvres, il vécut – difficilement – d’une carrière de peintre, entre la France et la Russie, en vendant uniquement des portraits classiques, facette moins extraordinaire de son talent. « C’est absolument incroyable de découvrir un artiste, de A à Z, et de reconstituer le mystère de sa vie tel un puzzle, confie Olivia Voisin. Et c’est toute une famille qui nous a été révélée avec sa mère, Thérèse, peintre et amie du collectionneur Aignan-Thomas Desfriches, formée au contact de Perronneau, héros de notre précédente grande exposition, et son frère Constant, peintre également, qui refusa comme son frère de signer ses œuvres et réalisa notamment les sculptures monumentales de l’église Saint-Roch à Paris. » La boucle est bouclée.
Du 1er février au 14 juin 2020, cette première rétrospective consacre un artiste maudit et tourmenté, témoin des fureurs de son temps, de la Révolution aux campagnes napoléoniennes, de la Restauration à la chute des Bourbons, en présentant ces 91 dessins oubliés, restés secrets jusqu’à aujourd’hui, accompagnés d’une soixantaine d’œuvres (peintures, sculptures, gravures, archives) prêtées par des institutions prestigieuses. Un génie enfin révélé… et un homme terriblement attachant.
« Le mystère Delaperche » - reportage de Laurent Fontaine
La découverte des dessins de Jean Marie Delaperche, en avril 2017, révèle un artiste de tout premier rang par l'extrême qualité de ses œuvres, probablement parmi les plus belles de la période, et le caractère totalement inconnu de cet artiste dont personne n'avait jamais entendu parlé...