Le satyre du bâtiment 1
Bâtiment 1. Premier étage. Porte fond du couloir droite. Qu’avais-tu en tête cette nuit là, quand tu es sorti de chez toi ?

Crédits photographiques : Hafida Le Cloirec-Ait Yahya.
Hafida Le Cloirec-Ait Yahya
Bâtiment 1. Premier étage. Porte fond du couloir droite. Qu’avais-tu en tête cette nuit là, quand tu es sorti de chez toi ?
As-tu seulement hésité dans l’escalier tournoyant ? Il n’est pas encore sale et dégoûtant. Les murs ne sont pas encore couverts de merde et les marches ne baignent pas encore dans la pisse. T’es-tu seulement arrêté sur l’une des marches, pris de peur devant la folie, l’énormité de ton entreprise ?
Rez-de-chaussée. Hall, près de l’ascenseur, devant les poubelles. Relents dans la bouche et le nez.
Long couloir.
Dans mes rêves, il est toujours en noir et blanc.
Sensation de catastrophe imminente.
Le personnage avance malgré lui dans ce passage lisse semblable à un couloir de la mort. Il n’a plus de prise sur son destin.
Tu n’as pas dû faire plus de 10 à 15 pas avant d’arriver devant la porte marron et y insérer la clé. À l’époque, il n’y avait qu’un seul verrou.
J’ai envie de croire que tu es resté longtemps sur le seuil cette nuit-là, hésitant, ne sachant pas si tu allais poursuivre jusqu’au bout, te demandant dans quelle partie de ta tête malade avait pu naître un tel projet.
Mais y-a-t-il seulement eu un débat intérieur dans ta conscience pourrie ?
Si seulement... si seulement la terre t’avait englouti avant que tu ne dépasses le chambranle de notre porte cette nuit-là.
Le 1er février 2022