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L’Égypte cosmopolite au temps de Cavafy (1863-1933)

Organisateur(s) :BULAC

Constantin Cavafy, poète grec né en 1863 à Alexandrie où il passa la plus grande partie de sa vie jusqu’à son décès en 1933, compose son œuvre dans un environnement polyglotte et multiculturel, marqué par un ordre colonial synonyme de fortes inégalités sociopolitiques. Dans l'Égypte de cette période, une mentalité internationaliste déjouant les conventions d’appartenance identitaire (linguistique, confessionnelle ou nationale) côtoie des postures colonialistes ou nationalistes, souvent teintées d’un orientalisme idéologique. Réinterrogeant plusieurs aspects de la vie culturelle, cette exposition brosse un portrait pluriel et inclusif de l’Égypte entre deux périodes charnières de son histoire : la percée du canal de Suez et la suppression du régime des Capitulations.

L’Égypte cosmopolite au temps de Cavafy (1863-1933)

Elian J. Finbert et C. J. Suarès, Messages d'orient. Alexandrie, [éditeur inconnu], 1926-192?. Collections de la BULAC, BIULO PER.6245.

Quand : 6 janvier 2025 > 15 mars 2025 Où : BULAC, Rez-de-jardin

L'exposition revisite le cosmopolitisme égyptien au temps du poète grec alexandrin, sous le prisme d’une édition polyphonique (en anglais, arabe, arménien, français, grec, italien ou persan). Elle présente des œuvres littéraires, des périodiques, des manuels de langue ou encore des ouvrages scientifiques.

Commissariat

Nicolas Pitsos, chargé de collections pour le domaine grec

 

Avec la participation de Fatna Ziani, chargée de collections pour le domaine arabe

Exposition L’Égypte cosmopolite au temps de Cavafy (1863-1933)
Exposition L’Égypte cosmopolite au temps de Cavafy (1863-1933)
Exposition L’Égypte cosmopolite au temps de Cavafy (1863-1933)
Exposition L’Égypte cosmopolite au temps de Cavafy (1863-1933)
Exposition L’Égypte cosmopolite au temps de Cavafy (1863-1933)

L’Égypte au temps de Cavafy : 1863-1933

Portrait de Constantin Cavafy

Constantin Cavafy, Ποιήματα [Poèmes]. Alexandrie : ékdosis Alexandrinís Téchnis, 1935. Collections grecques de la BULAC, BIULO GRE.II.45.

  • 1863 : Constantin Cavafy naît à Alexandrie, rue Chérif pacha. Ismaïl pacha devient khédive.
  • 1865 : Chute du prix du coton, produit pilier de l’économie égyptienne. Explosion de la dette publique.
  • 1869 : Inauguration du Canal de Suez. Des entreprises européennes investissent dans la construction des chemins de fer et dans des projets d’infrastructures publiques. 
  • 1876 : Les Anglais et les Français, craignant de voir leurs investissements en Égypte s'évaporer, établissent le système de contrôle anglo-français (Dual Control). Mise en place de la Caisse de la dette permettant à des pays européens de contrôler une grande partie des recettes de l’État égyptien.
  • 1877 : More happy thou, performing Member
  • 1882 : Le mécontentement populaire conduit à la révolte du colonel Ahmed Arabi ; mutineries dans les villes portuaires et manifestations xénophobes. Répression de la révolte par les Britanniques et occupation du pays. Début de la période coloniale. Leaving Therapia
  • 1892 Σαμ ελ Νεσίμ (Cham el Nessim)
  • 1901 : Che fece .... il gran rifiuto
  • 1904 : Περιμένοντας τους Βαρβάρους (En attendant les Barbares)
  • 1907 : Un nouveau parti national dirigé par Mustafa Kamil, demande l’indépendance de l’Égypte. Les Britanniques encouragent la culture intensive du coton, envoyé comme matière première aux usines britanniques de Liverpool et de Manchester. Une intense activité intellectuelle se développe au Caire et à Alexandrie à la veille de la Grande Guerre. Elle est due en partie à l’afflux d’étrangers, Syro-libanais, Arméniens, fuyant la domination ottomane. Arrivés en Égypte, ils rejoignent Grecs et Italiens déjà installés pendant les périodes précédentes. Το Τέλος του Αντωνίου (La fin d’Antoine)
  • 1911 : Απολείπειν ο Θεός Αντώνιον (Dieu abandonna Antoine)
  • 1914-1918 : La Première Guerre mondiale oppose les deux tuteurs de l’Égypte, Ottomans et Britanniques. La suzeraineté nominale du sultan ottoman est abolie et remplacée par un Protectorat britannique.
  • 1915 : Η δυσαρέσκεια του Σελευκίδου (Le mécontentement du Séleucide)
  • 1917 Για τον Αμμόνη, που πέθανε 29 ετών, στα 610 (Pour Ammon, mort à l’âge de 29 ans en 610)
  • 1918 Θυμήσου, σώμα... (Corps, rappelle-toi…)
  • 1919 : Grèves et émeutes anticoloniales. La « Révolution de 1919 » est rapidement réprimée.
  • 1922 : L’Égypte est reconnue comme État indépendant ; Fouad Ier, roi d’Égypte et du Soudan. Cette reconnaissance n’entraîne pas pour autant le départ de l’occupant. Par la suite et jusqu’à la chute de la royauté en 1953, trois acteurs dominent la vie politique : le roi déterminé à régner en despote, les Britanniques, et enfin le parti du Wafd qui représente les intérêts de la nouvelle bourgeoisie nationaliste. 
  • 1924 : Élection au suffrage universel de Saad Zaghloul comme Premier ministre. Une loi est votée à la fin des années 1920 par le Parlement égyptien pour encourager les résidents étrangers à acquérir la nationalité égyptienne.
  • 1929 : Μύρης· Αλεξάνδρεια του 340 μ.Χ. (Myris, Alexandrie en 340 ap.J.-C.)
  • 1933 : Εις τα περίχωρα της Αντιοχείας (Dans les faubourgs d’Antioche)
  • 1936 : Abolition des Capitulations. L’Égypte redevient maîtresse de sa législation financière, en 1940 la Caisse de la dette est supprimée.
Extrait d'un recueil de poésies de Cavafy

Constantin Cavafy, Ποιήματα [Poèmes], pp.30-31. Alexandrie : ékdosis Alexandrinís Téchnis, 1935. Collections grecques de la BULAC, BIULO GRE.II.45.

Extrait d'un recueil de poésies de Cavafy

Constantin Cavafy, Ποιήματα [Poèmes], pp.40-41. Alexandrie : ékdosis Alexandrinís Téchnis, 1935. Collections grecques de la BULAC, BIULO GRE.II.45.

Revisiter le cosmopolitisme égyptien

Illustration de l'édition égyptienne de Kalila et Dimna

Bidpaï (auteur), ʿAbd Allāh ibn al-Muqaffaʿ (traducteur), Aḥmad Ḥasan Ṭabbāraẗ (auteur des commentaires), Muṣṭafá Luṭfī al-Manfalūṭī (éditeur scientifique), كليلة ودمنة [Kalila et Dimna]. [Égypte] : Al-maktabaẗ al-ahliyyaẗ, 1926. Collections de la BULAC, BIULO ARA.III.13939.

Illustration de l'édition égyptienne de Kalila et Dimna

Bidpaï (auteur), ʿAbd Allāh ibn al-Muqaffaʿ (traducteur), Aḥmad Ḥasan Ṭabbāraẗ (auteur des commentaires), Muṣṭafá Luṭfī al-Manfalūṭī (éditeur scientifique), كليلة ودمنة [Kalila et Dimna]. [Égypte] : Al-maktabaẗ al-ahliyyaẗ, 1926. Collections de la BULAC, BIULO ARA.III.13939.

À Alexandrie, en 1910, un habitant sur huit est né à l’étranger. Au Caire, en 1927, un cinquième de sa population appartient à des communautés étrangères. Déambulant dans la rue Chérif pacha à Alexandrie, on s’imagine volontiers se promenant dans la Via Roma de Gênes ou la rue Toledo à Naples, comme l’affirmait dans ses mémoires Martin Briggs, architecte et historien au service de l’armée britannique d’Égypte et de la Palestine lors de la Première Guerre mondiale.

En 1902, le collège Victoria est inauguré. Cette école britannique privée est un véritable creuset où se façonne la mentalité « cosmopolite » et coloniale. Parmi ses 196 élèves, 90 étaient de confession chrétienne, 67 de religion juive et 19 musulmans. Les nationalités représentées sont : les Égyptiens, les Anglais, les Arméniens, les Belges, les Hollandais, les Français, les Grecs, les Italiens, les Maltais, les Espagnols, les Suisses, les Syriens et les Turcs.

Ces élites disposaient de lieux de sociabilité favoris. Dès sa fondation en 1890, le Alexandria Sporting Club, un club britannique tourné vers des activités sportives et sociales, est fréquenté par les notables des différentes communautés de la ville, des Grecs, des Italiens, des Levantins juifs et chrétiens. Rue Rosette (rebaptisé en avenue Fouad Ier), le Club Mohammed Ali était le quartier général des banquiers, des marchands négociants du coton, des rentiers. C’est là aussi que Cavafy rencontra pour la première fois E. M. Forster. Au Caire, Edward Saïd, l’écrivain américano-palestinien qui partagea son enfance entre la capitale égyptienne et Jérusalem, se rappelle que le club Taoufikiya était prisé par un mélange de Grecs, Français, Italiens, Libanais, Arméniens, chrétiens, juifs ou musulmans.

Cette exposition vise à dépasser l’approche du cosmopolitisme en termes d’expériences historiques liées aux seuls représentants de communautés européennes. Elle souhaite également brosser un portrait pluriel et inclusif de l’Égypte au temps du poète grec alexandrin, sous le prisme d’une édition polyphonique, comprenant des œuvres littéraires, des journaux, des manuels de langues ou encore des ouvrages scientifiques.

Cette fresque d’un cosmopolitisme élitiste s’inscrit dans une société marquée par l’ordre colonial où les membres des communautés européennes pouvaient jouir d’un statut d’extraterritorialité en matière de justice et profiter d’avantages et de privilèges économiques et financiers issus du régime des Capitulations. En parallèle, une mentalité résolument internationaliste, déjouant les appartenances linguistiques, confessionnelles ou étatiques, coexistait avec des postures consciemment colonialistes ou nationalistes, sensibles aux rêves des grandeurs du projet néo-impérial mussolinien ou de la Grande Idée grecque. Et tout cela teinté souvent d’un orientalisme idéologique allant de pair avec une soi-disant mission civilisatrice européenne auprès des populations locales.
Dans les quartiers ouvriers à Alexandrie et au Caire, des Européens, Grecs, Maltais, Italiens, côtoient les Égyptiens. Un cosmopolitisme parallèle se profile, celui dépeint par Lawrence Durrell, dans Justine, où il voit des « pièces de monnaie qui tombent dans les boîtes en fer blanc des mendiants. Bribes de toutes les langues, arménien, grec, marocain, yiddish d’Asie-Mineure, de Turquie, de Géorgie ; mères nées dans les colonies grecques de la Mer Noire ; communautés coupées comme les branches d’un arbre, isolées du tronc, rêvant de l’Éden. Ce sont les quartiers pauvres de la cité blanche ».

Illustration de l'édition égyptienne de Kalila et Dimna

Bidpaï (auteur), ʿAbd Allāh ibn al-Muqaffaʿ (traducteur), Aḥmad Ḥasan Ṭabbāraẗ (auteur des commentaires), Muṣṭafá Luṭfī al-Manfalūṭī (éditeur scientifique), كليلة ودمنة [Kalila et Dimna]. [Égypte] : Al-maktabaẗ al-ahliyyaẗ, 1926. Collections de la BULAC, BIULO ARA.III.13939.

Illustration de l'édition égyptienne de Kalila et Dimna

Bidpaï (auteur), ʿAbd Allāh ibn al-Muqaffaʿ (traducteur), Aḥmad Ḥasan Ṭabbāraẗ (auteur des commentaires), Muṣṭafá Luṭfī al-Manfalūṭī (éditeur scientifique), كليلة ودمنة [Kalila et Dimna]. [Égypte] : Al-maktabaẗ al-ahliyyaẗ, 1926. Collections de la BULAC, BIULO ARA.III.13939.

Déplier un éventail littéraire en plusieurs langues

Constantin Cavafy naît à Alexandrie le 29 avril 1863, le 22 Barmoudah 1579 dans le calendrier copte, le 10 Dhou Al-Qi'da 1279 selon la datation hégirienne. De parents constantinopolitains, il évolue dans un paysage littéraire foisonnant et multilingue.

Portrait de Cavafy
Extrait d'un recueil de poésies de Cavafy
Extrait d'un recueil de poésies de Cavafy
Extrait d'un recueil de poésies de Cavafy
Extrait d'un recueil de poésies de Cavafy
Hèdoné, poème extrait d'un recueil de poésies de Cavafy

Quelques années avant sa naissance, le Gulistan-i (Jardin des roses) du poète persan Saʿdī Šīrāzī (XIIIe siècle) paraît au Caire en version originale. Filippo Tommaso Marinetti, auteur du Manifeste sur le Futurisme paru en 1909, naît à Alexandrie en 1876. Ses parents y étaient établis en tant que conseillers juridiques pour les entreprises étrangères participant au programme de modernisation du khédive Ismail Pacha. Un autre poète italien, Giuseppe Ungaretti, vient au monde à Alexandrie en 1886, son père ayant émigré en Égypte pour travailler à la construction du canal de Suez. Au début de la Première Guerre mondiale, Georges Henein (1914-1973) est né au Caire d'un père notable de la haute bourgeoisie copte et d'une mère d'origine italienne. Dans les années 1930, il y diffuse l’esprit surréaliste en cofondant avec Ramsis Yunan le groupe Art et Liberté. Le milieu littéraire francophone de l’époque cavafienne est aussi incarné par des figures féminines telles qu’Amy Kher, romancière et poétesse qui joue un rôle important dans la sociabilité littéraire cairote et alexandrine, animant un salon littéraire à Alexandrie, surnommé le Petit Rambouillet. May Ziadé (1886-1941), journaliste, poétesse, féministe, de père libanais et de mère palestinienne, dédie son premier recueil de poèmes, Fleurs de rêve, à Lamartine.

Un grand nombre d’écrivains en langue arménienne sont également les contemporains de Cavafy, tels que le poète Arsēn Erkat̕ (1898-1969) et le nouvelliste Vazgēn Šowšanean (1903-1941). Ils côtoient, à Alexandrie ou au Caire, des écrivains arabophones comme Yaqub Sannu (1839-1912). De mère égyptienne de confession judaïque et de père italien juif séfarade, il est le pionnier du théâtre égyptien.

Nuits d'été : pages d'un jeune homme abandonné et seul

Vazgēn Šowšanean, Ամրան գիշերներ : Երիտասարդ, անոգ մարդու մը թղթերէն. [Nuits d'été : pages d'un jeune homme abandonné et seul]. Le Caire : Imprimerie "Yowsaber", 1930. Collections arméniennes de la BULAC, BIULO MEI.III.204.

Chants du soleil et de la mort

Arsēn Erkat̕, Արեւի եւ մահուան երգեր [Chants du soleil et de la mort]. Le Caire : [éditeur inconnu], 1922. Collections arméniennes de la BULAC, BIULO MEI.III.341.

Aḥmad Zakī Abū Šādī, (1892-1955) doyen de la faculté de médecine d’Alexandrie et rédacteur en chef de la revue cairote Apollo, marque par sa présence les années 1920-30, étant considéré comme figure de proue de la poésie arabe moderne. Hafez Ibrahim (1872-1932) est lui aussi poète et chef de la section littéraire de Dâr Al-Kutub, la Bibliothèque nationale égyptienne. Muhammad Loutfi Goumah (1886-1953), essayiste et avocat, élève sa voix contre l’occupation britannique ; il pourfend dans son roman Aïda la loi égyptienne accordant aux seuls hommes le droit au divorce. Son contemporain, Muhammad Husayn Haykal (1888-1956), est auteur de nombreux romans dont Zaynab, perçu comme une des premières manifestations du développement du genre romanesque dans la littérature arabe moderne. Grâce à ses traductions, Muṣṭafá Luṭfī al-Manfalūṭī (1876-1924) contribue à introduire en Égypte les idées et le goût pour la littérature romantique française. Salama Moussa (1887-1958) participe en 1920 à la fondation du Parti socialiste égyptien. Il appartient aussi à un groupe d'intellectuels sollicitant la simplification de la langue arabe et de sa grammaire, ce qui a été beaucoup critiqué par des conservateurs.

Zénobie, reine de Palmyre : un grand opéra historique en quatre actes

Aḥmad Zakī Abū Šādī, الزباء، أو، زنوبيا ملكة تدمر : أوبرا تاريخية كبرى ذات أربعة فصول [Zénobie, reine de Palmyre : un grand opéra historique en quatre actes]. [Égypte] : al-Maṭbaʻaẗ al-Salafiyyaẗ, 1927. Collections de la BULAC, BIULO MEL.8.1128(7).

Zénobie, reine de Palmyre : un grand opéra historique en quatre actes

Aḥmad Zakī Abū Šādī, الزباء، أو، زنوبيا ملكة تدمر : أوبرا تاريخية كبرى ذات أربعة فصول [Zénobie, reine de Palmyre : un grand opéra historique en quatre actes]. [Égypte] : al-Maṭbaʻaẗ al-Salafiyyaẗ, 1927. Collections de la BULAC, BIULO MEL.8.1128(7).

Ce débat résonne avec celui mené au sein de la communauté littéraire grécophone de cette époque, opposant les tenants d’une version archaïsante du grec aux partisans de l’usage de la démotique, notamment ceux édités par la maison Grammata d’Alexandrie comme Pàvlos Gneftos. Né à Zagorà (mont Pélion), Pétros Màgnis (pseudonyme de Konstantinos Konstantinidis, 1880-1953) partage le combat des démoticistes. Arrivé en Égypte en 1903 afin de travailler dans l’agence commerciale d’une société de coton, imbu d’idées socialistes, il rédige pour la revue athénienne Noumàs un article élogieux à l’égard de Mustapha Kamil, le leader de la résistance égyptienne anticoloniale.

Les roses noires

Pàvlos Gneutos, Τα μαύρα ρόδα [Les roses noires]. Alexandrie : Grámmata, 1925. BULAC MON 16 18305.

Les chansons de Semis et autres poèmes

Kōnstantínos Kōnstantinídīs (dit « Pétros Magnis »), Τα τραγούδια της Σέμης και άλλα [Les chansons de Semis et autres poèmes]. Alexandrie : Grámmata, 1926. Collections de la BULAC, BIULO Br.8.152(24).

Grigorios Xenopoulos, écrivain grec dont plusieurs œuvres sont éditées en Égypte pendant l’entre-deux-guerres et qui fait connaître le poète alexandrin à un public athénien, considère Pétros Màgnis comme le poète le plus important de la communauté grécophone d’Égypte, juste derrière Cavafy.

Page de couverture du Minotaure et autres nouvelles : 1921-1924

Grīgoríos Xenópoulos, ˜Ο œΜινώταυρος και άλλα νέα διηγήματα : 1921-1924 [Le Minotaure et autres nouvelles : 1921-1924]. Alexandrie : Ékdosī Grammátōn, 1925. Collections grecques de la BULAC, BIULO AE.III.172.

Isabella : un roman

Grigórios Xenópoulos, Ισαβέλλα : Μυθιστόρημα [Isabelle : roman]. Alexandrie : Ekdotikós Oíkos A. Kasigónī, 1923. Collections grecques de la BULAC, BIULO AE.IV.200

Reconstituer un paysage médiatique polyphonique

Une importante presse allophone voit le jour en Égypte entre 1863 et 1933.

Hekmat (Sagesse) (1892-1911) est le premier journal en persan publié dans le pays des pharaons. Favorable à la modernisation de la société iranienne, ce journal prépare aussi le terrain pour la Révolution constitutionnelle persane (1905-1911). Sorayya (Les Pléiades) (1898-1900) est également un titre progressiste contribuant au réveil politique des Iraniens, alors que Parvaresh (Education) (1900-1902) accorde une place importante dans ses pages aux droits des femmes sous le règne conservateur de la dynastie des Qadjars.

La presse en anglais est dominée par deux quotidiens, The Egyptian Mail, paraissant le matin, et The Egyptian Gazette, sortant le soir. The Egyptian Gazette, fondé en 1880, comptait parmi ses animateurs Moberly Bell, futur éditeur du journal The Times à Londres. Le public italophone pouvait lire L’Imparziale, le journal italien avec la plus grande longévité. Fondé au Caire en 1892, il circula sous le nom de Giornale d’Oriente jusqu’en 1940, après avoir au demeurant fusionné avec Il Messaggero egiziano di Alessandria.

Revue arménienne Chirag imprimée à Alexandrie

Շիրակ : գրական եւ ընկերական ամսաթերթ. Ա տարի Յունուար թիւ 1. [Chirag : mensuel littéraire et social]. Alexandrie : Imprimerie V.T̕ēk̕ēean et co., 1905-?. Collections de la BULAC, BIULO PER.5114.

Pour les Arméniens installés en Égypte après avoir fui les persécutions et l’instabilité sociopolitique dans l’Empire ottoman d’avant ou pendant la Première Guerre mondiale, il y avait plusieurs titres édités en arménien. Arev (Soleil), un quotidien publié pour la première fois en 1915, était l’organe du parti Ramgavar, parti arménien démocratique et libéral. Entre 1913 et 1926, Housaper (Porte-espoir) devient la tribune en Égypte de la Fédération arménienne révolutionnaire (Dashnaktsutyun), parti d’obédience socialiste et de tendance nationaliste. Parmi les écrivains dont les œuvres sont publiées dans ce journal, on peut mentionner Arpiar Arpiarian, Yervant Odian et Vahan Tekeyan (Constantinople 1878 – Caire 1945). Ce dernier, considéré comme un des poètes les plus connus de la diaspora arménienne de son temps, fonde au Caire la revue littéraire Chirag.

Αλεξανδρινή Τέχνη

Αλεξανδρινή Τέχνη : μηνιαίο λογοτεχνικό και καλλιτεχνικό περιοδικό [Art alexandrin : revue littéraire et artistique mensuelle]. Alexandrie : 10 rue Lepsius, novembre-décembre 1931. Collections de la BULAC, BIULO MEL.8.1048(6).

En 1880, voit le jour à Alexandrie Tachydromos-Omonoia (Courrier-Concorde), le quotidien le plus emblématique de la presse alexandrine grécophone.

L’équivalent de ce journal au Caire, mais de tendance plus conservatrice, était le journal Fos (Lumière), créé en 1897. Dans l’univers des revues, citons Le Phare de la Bibliothèque populaire d’Alexandrie, revue mensuelle encyclopédique (1919-1927), ainsi que deux revues littéraires, Néa Zoi (Nouvelle Vie) (1904-1927) tribune de l’association littéraire du même nom et Grammata (Lettres) de 1911 à 1927. L’éditrice de la revue Alexandrini Techi (Art alexandrin) (1926-1931), Rika Segkopoulou, était avec son époux, Aleko, des amis proches de Constantin Cavafy. En 1924, Angelos Kassigonis (Edirne 1892-Athènes 1975) fonde la maison d’édition éponyme d’où sort la revue Erevna (Recherche) (1927-1940). Entre 1932 et 1939, il est aussi éditeur du mensuel arabo-grec Egyptiotis Ellin (Grec égyptien). 

La presse francophone représentait une part importante dans le paysage médiatique égyptien à l’époque de Cavafy, comprenant des quotidiens (Le Bosphore Égyptien), des hebdomadaires financiers (La Bourse égyptienne), médicaux (La Revue médicale de l’Orient), féministes (L’Égyptienne), littéraires (Isis). Dans de nombreux cas, les publications étaient bilingues, associant le français à l’arabe, à l’italien, à l’anglais (L’Égypte contemporaine), au grec, ou encore à l’hébreu (L’Illustration juive). Aux côtés de Français et d’Égyptiens francophones, on retrouve également des représentants d’autres nationalités à la tête de ces publications, à l’instar du Grec Stavros Stavrinos éditant La Semaine égyptienne ou encore les frères Zaidan d’origine syro-libanaise publiant la revue Images. Elian Judas Finbert (1899-1977) et Carlo Suarès (1892-1976) écrivain, peintre et cabaliste français né à Alexandrie, étaient les directeurs de publications de la revue Messages d’Orient.

L’Égypte cosmopolite au temps de Cavafy (1863-1933)

Elian J. Finbert et C. J. Suarès, Messages d'orient. Alexandrie, [éditeur inconnu], 1926-192?. Collections de la BULAC, BIULO PER.6245.

Revue Ἐρευνα : novembre 1931

Ἐρευνα : μηνιαίον περιοδικόν [Recherche : revue mensuelle]. Alexandrie : Ekdotikos oikos A. Kasigonī, 1927?-19??. Collections de la BULAC, BIULO PER.20274.

La presse égyptienne arabophone connaît un véritable essor entre le milieu du XIXe et l’entre-deux-guerres.

Au milieu de tous ces journaux, el-Liwâ s’est fait une place à part. Il est, avec les feuilles coptes, le seul qui soit « foncièrement » égyptien, patriotique, comme on dit, ici. En arabe, on l’appelle : el-Liwa-el-watanî. (…) Moustapha pacha Kamel, son habile directeur, est le seul journaliste nilotique que connaisse le public européen. Ce publiciste célèbre possède au même degré l’arabe et le français ; (...) Ayant beaucoup voyagé en Europe, surtout en France, ayant été dans l’intimité du Khédive, il a atteint une position élevée que ne peut lui disputer que le Cheikh Ali Youssef, le directeur d’El Moayyad.

Avril 1905, revue Arafate

Parmi les protagonistes de cette presse, Muhammad Kurd Ali (1876-1953), un intellectuel syrien, est considéré comme l’une des grandes figures de la Nahda, mouvement de renaissance intellectuelle au sein du monde arabo-musulman. Né d'une mère circassienne et d’un père kurde, il s’installe en Égypte en 1905, où il fonde la revue mensuelle Al-Muqtabas (Cité) revue littéraire, scientifique et sociologique. Elle propose à ses lecteurs les plus belles pages de littérature et poésie ancienne et contemporaine. En parallèle, il prête sa plume au quotidien Adh-Dhâhir (Le Premier). À la disparition de ce journal, le Sheikh Alî Yûsuf, directeur du journal Al-Mu’ayyid (Le Supporteur), l’invite à rejoindre sa rédaction. Il s’agit alors du plus grand journal du monde musulman. 

Arafate : numéro 40, 6 octobre 1904

Arafate : hebdomadaire islamite, paraissant tous les jeudis. Le Caire : Mahmoud Salem, 6 octobre 1904. Collections de la BULAC, BIULO PER.570.

Arafate : numéro 56, avril 1905

Arafate : hebdomadaire islamite, paraissant tous les jeudis. Le Caire : Mahmoud Salem, avril 1905. Collections de la BULAC, BIULO PER.570.

Contemporain de Muhammad Kurd Ali, Anṭūn al-Ǧumayyil (1887-1948) dirige entre 1910 et 1913 la revue littéraire, artistique et scientifique Al-Zouhour (Les Fleurs). Avant de s’établir en Égypte, Anṭūn al-Ǧumayyil participe à la publication du magazine Al Bashir (Le Messager) au service des intérêts d’un public libanais de confession chrétienne de rite latin. Ensuite, il a aussi travaillé pour le journal égyptien Al-Ahram (Les Pyramides). Fondé en août 1876, Al-Ahram est le doyen de la presse égyptienne derrière seulement le journal Al-Waqa'i' al-Misriyya (Les événements égyptiens) fondé en 1828.

 

Former des citoyens polyglottes

Depuis les campagnes napoléoniennes qui amenèrent les soldats du corps expéditionnaire au bord du Nil à la fin du XVIIIe siècle, mais aussi avec eux, de nombreux ingénieurs, historiens, linguistes, juristes et médecins, l'Égypte accueille une communauté française importante. D'autres communautés étrangères se constituent progressivement au fil du XIXe et de la première moitié du XXe siècle, réunissant des Italiens, Grecs, Anglais Allemands, Arméniens, Syro-libanais.

Des écoles où sont enseignées les langues parlées par les membres de ces communautés voient progressivement le jour. Cependant, le français occupe la place de lingua franca, comme ailleurs au sein des échelles du Levant pendant la période ottomane tardive. L'élite égyptienne d’abord, puis la classe moyenne, envoie ses enfants apprendre la langue de Molière. Les nombreux manuels d’apprentissage du français, publiés par des maisons d’édition françaises mais aussi par des éditeurs au-delà des frontières linguistiques communautaires, témoignent de l’importance de cette langue, identifiée comme vecteur de communication entre les membres d’élites intellectuelles, outil d’ascension socio-économique et moyen de diffuser ses idées dans un espace francophone plus large.

Le guide utile français-arabe de Michel Joseph Eid publié par l'imprimerie grecque Lagoudakis ou le manuel en arabe et français de Muhammad Qadri, adressé aussi bien à la jeunesse égyptienne qu’à celle des communautés européennes locales, reflètent ce phénomène. L’usage du français accompagne aussi l’enseignement d’autres langues parlées en Égypte de Cavafy, telles que l’arménien à travers la méthode de H. Séthian et H. Kayayan ou le grec grâce au précis élémentaire de Prudence Andréadès. En dehors du français, l’apprentissage de l’anglais se répand également suite à l’avènement de l’ordre colonial britannique, comme l’atteste le dictionnaire bilingue (anglais-arabe) de termes scientifiques de Muḥammad Ḥamdi.

Précis élémentaire d'éducation en langues française et grecque

Prudence Andréadès, Précis élémentaire d'éducation en langues française et grecque, à l'usage des enfants. 1ère partie, p.11. Le Caire : Maison d'éducation française-grecque, 1868. Collections de la BULAC, BIULO ZA.VII.39.

Page de titre du précis élémentaire d'éducation en langues française et grecque

Prudence Andréadès, Précis élémentaire d'éducation en langues française et grecque, à l'usage des enfants. 1ère partie. Le Caire : Maison d'éducation française-grecque, 1868. Collections de la BULAC, BIULO ZA.VII.39.

Notions de lecture et de grammaire de la langue arménienne (avec un vocabulaire)

H. Séthian et H. Kayayan, Notions de lecture et de grammaire de la langue arménienne (avec un vocabulaire). Le Caire : Publication de l'Union gén. Arménienne de Bienfaisance (Bureau de propagande), 1918. BULAC RES MON 8 2282.

Dictionnaire des termes scientifiques de Muḥammad Ḥamdi

Muḥammad Ḥamdi, قاموس المصطلحات العلمية [Dictionnaire de termes scientifiques]. Le Caire : Hindie's printing office, 1921. Collections de la BULAC, BIULO AL.VI.43.

Berceuses. Extrait de l'ouvrage Contribution à l'étude de la chanson populaire égyptienne de N.G. Mavris

N. G. Mavris, Contribution à l'étude de la chanson populaire égyptienne : Berceuses, chansons d'amour, complaintes, chants nuptiaux, chants satiriques, rimes et jeux d'enfants, chansons pour régler les travaux manuels, chants de coutumes, chants des pèlerins, incantations, varia, p. 17. Alexandrie : Imprimerie P. Castrounis & Z. Halkiadis, 1931. BULAC BR 8 5690.

Avant-propos de Louis Roussel.

L’absence partielle de la langue arabe dans une édition à caractère éducationnel, s’adressant aux membres des communautés européennes, refléterait le mépris que la plupart de leurs protagonistes éprouvent pour la culture égyptienne locale. Ce mépris découlait de discours orientalistes véhiculés par une certaine rhétorique colonialiste particulièrement dépréciative vis-à-vis des pratiques culturelles, linguistiques comprises, des populations colonisées, posture intériorisée souvent par les colonisés eux-mêmes. Edward Saïd se souvient des employés grecs et égyptiens de la pâtisserie de luxe Groppi au Caire, un des monuments emblématiques d’une société cosmopolite, s’adressant aux clients en « broken French » là où la communication en arabe aurait été beaucoup plus efficace.

Pourtant, à partir de la fin du XIXe siècle et pendant l’entre-deux-guerres, cette vision longtemps dominante commence à être défiée par une minorité d’intellectuels proches souvent des mouvances socialistes et ouvertes aux aspirations anticoloniales. En parallèle, des enfants issus de communautés non-arabophones commencent à fréquenter davantage les écoles publiques égyptiennes, soit par manque de moyens pour assurer le coût des frais de scolarité dans une école communautaire, grecque, française, anglaise, italienne ou autre, soit parce que les parents aspirent à l’intégration plus durable et effective de leurs enfants au sein de la société égyptienne à une époque où l’arabe, après la suppression progressive des instances de l’ère coloniale, revendique sa place en tant que langue officielle. Des éditions comprenant des textes arabes translittérés, comme dans le cas de l’étude de la chanson populaire égyptienne de N. G. Mavris, pourrait permettre un premier contact avec la langue à un public disposant plutôt d'une connaissance orale de l’arabe.

Hygiène et pathologie de l’enfance d'Iskandar al-Ġuraydīnī

Iskandar al-Ġuraydīnī, العناية بالأطفال [Hygiène et pathologie de l’enfance]. Le Caire : El-Aẖbar, 1909. Collections de la BULAC, BIULO AE.I.88.

Quatrième de couverture en français de l'ouvrage Hygiène et pathologie de l’enfance d'Iskandar al-Ġuraydīnī

Iskandar al-Ġuraydīnī, العناية بالأطفال [Hygiène et pathologie de l’enfance]. Le Caire : El-Aẖbar, 1909. Collections de la BULAC, BIULO AE.I.88.

En attendant, le phénomène d’un certain colonialisme linguistique avait déjà été remis en question par la diffusion de textes scientifiques dans des langues autres que celles officielles des puissances coloniales. L’ouvrage de A. Sygkelàkis sur les questions d’hygiène, figurant dans la bibliothèque idéale de Cavafy, reflète bien cette tendance. Dans une telle perspective, on peut aussi citer les publications d’auteurs égyptiens arabophones formés ou ayant travaillé à l’étranger, très souvent au sein d’institutions scientifiques des métropoles européennes ou nord-américaines à l’instar de Iskandar al-Ġuraydīnī, assistant de la chaire de physiologie au collège de médecine « Marion-Sims » de l’université Saint-Louis aux États-Unis d’Amérique.

Η απόκρυφη υγιεινή της γυναικός : page de titre et ex-libris

A. Sygkelákīs, Η απόκρυφη υγιεινή της γυναικός [Hygiène intime de la femme]. Alexandrie/Athènes : Grámmata, 1927. BULAC BR 16 3451.

Ex-libris "D. Valsamidi".

Pour aller plus loin...

En écho à l'exposition, cette sélection propose un voyage panoramique à travers l’histoire de la ville d’Alexandrie, depuis sa fondation à l’époque hellénistique jusqu’à nos jours, mettant en avant les héritages multiples qui ont façonné sa physionomie actuelle.

Tous les livres sont empruntables.

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Nos intervenants

Nicolas Pitsos
Nicolas Pitsos

Chargé des collections du domaine grec de la BULAC depuis 2017, chef de l'équipe EBCO (Europe balkanique, centrale et orientale) de 2017 à 2020.

Docteur en histoire, qualifié aux fonctions de maître de conférences en histoire moderne et contemporaine et en études grecques, Nicolas Pitsos est chargé de cours d'histoire à l'Institut catholique de Paris (ICP) et à l'Institut catholique d'études supérieures (ICES) où il enseigne l'histoire de l'Europe du Sud-Est. Nicolas Pitsos est chercheur associé au Centre de recherches Europes-Eurasie (CREE, Inalco) et au Centre d'histoire culturelle des sociétés contemporaines (CHCSC, université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines). Spécialisé dans l'histoire de la presse, il est membre du réseau Transfopress.

Fatna Ziani
Agent BULAC

Chargée de collections pour le domaine arabe