L’Occident a inventé la « science de l’histoire ». Il l’a aussi exportée dans les diverses parties du monde, à tel point qu’aujourd’hui les historiens de tous les continents s’efforcent de faire le récit du passé en se soumettant aux mêmes protocoles.
Pourtant, cette uniformisation planétaire du métier d’historien n’empêche pas l’existence de discours et pratiques historiographiques proprement nationaux, qui expriment des visions, des préoccupations et des savoir-faire particuliers. Parfois, ces écritures ont une longue histoire, remontant à des siècles, voire à des millénaires. D’hier ou d’aujourd’hui, elles disent toujours quelque chose du passé et, plus encore, de leur présent. Quatre historiens et géohistoriens issus d’horizons différents se réuniront autour d’un ouvrage collectif récent qui présente ces Historiographies d’ailleurs, d’Afrique, d’Amérique et d’Asie (Éditions Karthala, 2014). Leurs échanges porteront sur la question de l’apport scientifique, intellectuel, littéraire ou spirituel de ces écritures non occidentales de l’histoire et viseront à faciliter une approche historique et transgéographique des récits du passé.